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Voyage dans les jardins autour de Rome

  • amlehenaff8
  • 28 août
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 29 août

 

Nos souvenirs d’Italie ont souvent la couleur des villes où résonne la musique d’une langue chantante. Ils se faufilent dans les quartiers où l’architecture joue avec le soleil. Ils s’arrêtent parfois à l’ombre des pins parasols ou bien se rafraîchissent auprès de fontaines peuplées de sculptures qui racontent des histoires anciennes. Ils parcourent aussi les musées à la recherche des chefs-d’œuvre connus qu’il faut voir en vrai, ou encore s’ébahissent devant des monuments…

C’est ainsi que notre mémoire s’enrichit.

Au mois de mai, ces souvenirs ont pu reverdir et refleurir dans les jardins, grâce au voyage de la société d’horticulture dans le Latium, avec une brève incursion en Toscane. De très grands jardins – des dizaines d’hectares parfois – qui, dans les lumières du printemps, se prélassent à leur guise ou se soumettent aux lois de la perspective.

Villa Adriana
Villa Adriana

À Tivoli la villa Adriana nous emmène dans la Rome antique autour des ruines, bâtiments impériaux qui prolongent leur passé glorieux dans des paysages arborés. À Ninfa, on plonge dans le romantique ; une ville médiévale abandonnée mais toujours arrosée par les sources d’un lac, se livre à notre imaginaire. On pourrait croire que la végétation y est libre comme le temps si l’on n’y croisait les jardiniers, adroits arrangeurs de l’aspect sauvage des lieux. Sur la côte, à Ardea, le romantisme file à l’anglaise dans les jardins de Landriana rêvés par une aristocrate de l’Italie du nord, et conçus par un paysagiste britannique au milieu du 20e siècle.

Villa Lante
Villa Lante

Visiter des jardins italiens, c’est aussi, bien sûr, faire un voyage dans la Renaissance. Un aperçu de cette époque à la villa Lante de Bagnaia nous a préparés, par ses différents niveaux en perspective, à une autre découverte : celle des fastueux jardins de la Villa d’Este à Tivoli. Le cardinal qui lui a donné son nom voulait être pape mais il ne l’a jamais été. Il s’est alors consolé en se faisant construire une grande villa avec vue sur Rome et d’immenses jardins où l’eau, en cascade ou en jaillissant des fontaines, assure la partie musicale qui accompagne le promeneur tout le long de la visite.

Villa d'Este
Villa d'Este

Plus modestes, les jardins du château Ruspoli à Vignanello n’en sont pas moins, par leur histoire et leur nature, un témoignage authentique de ce qui se faisait à la Renaissance. En bon voisinage avec les rosiers, le buis y règne en maître et se plie aux exigences du style. Plusieurs d’entre nous ont pu discuter avec l’un des jardiniers pilier de ces espaces dessinés et taillés au cordeau.

Enfin, il y avait les jardins remarquablement... curieux. À commencer par « Le jardin des monstres » à Bomarzo. Abandonné pendant plus de trois siècles, il a été remis en état après 1950.

Orage à Bomarzo
Orage à Bomarzo

Les sculptures gigantesques, humaines ou animalières, ont resurgi sur la colline qui avait été envahie par la nature. On y découvre aussi une étonnante maison penchée qui fut d’ailleurs la bienvenue pendant l’orage qui nous a accompagnés une bonne partie de la visite ; ou bien l’énorme « bouche d’Orcus » souvent utilisée comme illustration en littérature (La Divine comédie par exemple) et au fond de laquelle nous avons pu également nous réfugier, l’orage étant, tout compte fait, plus menaçant que le monstre de pierre.

L’autre curiosité est presque contemporaine. Elle se trouve à Capalbio, en Toscane, juste à la limite du Latium. C’est le jardin des Tarots imaginé par Niki de Saint-Phalle. Il a fallu près de quinze ans pour réaliser les sculptures monumentales. L’artiste a entraîné son mari Jean Tinguely dans cette aventure extraordinaire, colorée et fantaisiste au possible comme Niki de Saint-Phalle pouvait le faire. Et pour être sur place et mieux travailler à cette œuvre, ils avaient conçu et réalisé un appartement (toujours en place) dans une des sculptures.

Jardin des Tarots de Niki de Saint-Phalle
Jardin des Tarots de Niki de Saint-Phalle

Ces visites ainsi évoquées ne correspondent pas à l’ordre chronologique du périple, ni à un ordre de choix parce que si chacun peut affirmer une préférence, il reste difficile d’établir une hiérarchie entre ces lieux aussi différents et passionnants les uns que les autres.

La commission voyage avait vu grand, avait vu juste, avec ces six jours italiens qui nous ont même laissé le temps de flâner dans les rues de Tivoli, le long des plages de Terraccina, et, à Rome, du côté « della Piazza del Popolo » et des jardins de la Villa Borghese.

Un grand merci pour l’organisation d’un circuit original qui, en dehors des villes, nous a permis de découvrir sinon l’envers, du moins des endroits bien verts de l’Italie, façonnés par des artistes dont certains furent aussi des architectes.

 

Etienne RIBAUCOUR

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